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EN BREF
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Depuis quelques années, les exigences en matière d’environnement dans le domaine sportif n’ont cessé de croître. Autrefois, le simple fait de proposer des verres en plastique réutilisables pouvait suffire, mais aujourd’hui, il est essentiel pour tout événement sportif de prendre en compte son impact écologique. Maël Besson, expert en climat et sport, souligne que le ministère des Sports a mis en place une Charte de 15 engagements pour diminuer cet impact, en collaboration avec les fédérations et ligues sportives. Ce mouvement, marqué par l’éco-conditionnalité, entraîne un changement des pratiques, comme la réduction des déplacements en avion et l’abandon des bouteilles en plastique. Des sponsors privés tels que la Maif et de grandes entreprises comme Orange et EDF introduisent également des critères environnementaux dans leur financement, soulignant l’importance croissante de l’écologie dans le secteur sportif.
Dans un monde où l’urgence climatique est de plus en plus pressante, le secteur du sport commence à intégrer des pratiques durables dans ses activités. Autrefois, la simple adoption de verres en plastique réutilisables était considérée comme une avancée. Aujourd’hui, la réalité est bien plus complexe et exigeante. Les sportifs, organisateurs d’événements et ligues professionnelles prennent graduellement conscience de leur impact environnemental et s’engagent dans des initiatives novatrices pour réduire leur empreinte carbone. Au travers d’une Charte de 15 engagements, des actions concrètes comme le remplacement des trajets en avion et l’abandon du plastique s’inscrivent au cœur de cette transformation. La pression des partenaires privés, ainsi que des critères de durabilité intégrés dans les aides publiques, accentuent encore cette dynamique. Cet article explore en profondeur cette évolution vers un sport plus responsable.
Une nouvelle ère pour le sport
Le sport, symbole d’efforts humains et d’athlétisme, se trouve désormais à un tournant crucial de son histoire. Alors que les enjeux environnementaux se multiplient, les acteurs du domaine réalisent que leur influence va au-delà de la simple compétition. Maël Besson, expert climat et sport, souligne que les exigences environnementales anciennes sont désormais dépassées. Une simple initiative, comme l’utilisation de verres réutilisables, ne suffit plus. Les compétitions sportives doivent s’intégrer dans un contexte de responsabilité écologique croissante.
En responce à cette prise de conscience, le ministère des Sports a développé une volonté d’impacter positivement l’environnement à travers le sport. Depuis 2017, des initiatives telles que la Charte de 15 engagements ont été initiées pour aider les fédérations sportives et organisateurs d’événements à adopter des comportements durables. Ces engagements visent à réduire l’impact environnemental des activités sportives, en intégrant des actions concrètes et mesurables. Ce cadre a renforcé la conscience écologique au sein du milieu sportif.
La nécessité de l’éco-conditionnalité
La mise en place de l’éco-conditionnalité est devenue une réponse incontournable face à l’urgence climatique. Ce principe lie désormais les aides publiques à des critères d’adaptabilité face au changement climatique. Cela implique que les financements pour la construction d’équipements sportifs par exemple, doivent désormais prendre en compte leur résilience environnementale. Dans ce contexte, une éco-conditionnalité a été adoptée pour les fédérations et organisations sportives, amenant une nouvelle dimension à la gestion d’événements sportifs.
En juin dernier, de nombreuses fédérations ont remis un plan d’actions au gouvernement, stipulant des objectifs ambitieux tels que l’abandon de 95% des trajets en avion pour des alternatives plus durables. Cette initiative s’inscrit dans un mouvement global d’adaptation des pratiques face à la crise climatique. Les acteurs du sport prennent conscience que maintenir le statu quo n’est plus une option. Ils doivent se réinventer et proposer des solutions pour réduire leur impact sur l’environnement.
L’influence des partenaires privés
Parallèlement à ces changements, les partenaires privés et sponsors prennent également un rôle majeur dans cette transition écologique. Cela constitue un puissant levier de changement. Yves Pellicier, président du groupe Maif, a récemment annoncé que ses contrats de sponsoring sont désormais conditionnés par des critères de performance environnementale. Cela montre que les entreprises commencent à intégrer la responsabilité écologique dans leur modèle économique, influençant ainsi le monde du sport à aller dans cette direction.
Les sponsors demandent de plus en plus d’engagements concrets en matière de durabilité. Cela permet d’accentuer la pression sur les organisations sportives afin qu’elles adoptent des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Ce changement n’est pas perçu comme une écologie punitive, mais plutôt comme une opportunité d’amélioration. La fédération française de volley, par exemple, se rappelle qu’il est essentiel de se challenger et de progresser, même si cela peut sembler difficile face à la nécessité des déplacements souvent requis pour les compétitions.
Le sport confronté au changement climatique
La nécessité de réduire l’empreinte carbone devient particulièrement visible dans des disciplines comme le triathlon, où les sportifs font face à des défis directement liés aux conséquences du réchauffement climatique. Cédric Gosse, président de la Fédération de triathlon, milite pour que les performances sportive et écologique soient désormais traitées à égalité. Cette évolution se traduit par des actions concrètes comme le tri des déchets et l’abandon du plastique, essentiels pour répondre au défi climatique actuel.
La prise de conscience s’étend à l’ensemble des disciplines. En 2023, des sponsors tels qu’Orange, EDF et Accor ont signé l’initiative Sport Sponsors Climate Pledge, liant leur soutien financier à des objectifs de réduction des émissions de carbone. Cette approche groupe différents acteurs du secteur autour de l’objectif commun de rendre le sport plus durable et responsable.
Investir dans un avenir durable
Les grands événements, comme les Jeux Olympiques de Paris-2024, sont des occasions idéales pour mettre en avant cet engagement envers la durabilité. EDF, par exemple, a déjà prévu des actions ciblées pour réduire l’impact environnemental lors de cet événement. Il s’agit d’un véritable laboratoire d’innovations écologiques où les nouveaux modèles de durabilité peuvent être mis en pratique. Ces initiatives permettent de créer un précédent et d’inciter d’autres pays à suivre cette voie de la durabilité.
La Ligue de football professionnel (LFP) a également intégré des critères sociaux et environnementaux dans l’obtention de sa licence club pour les ligues majeures de football. Cela représente environ 11% des points nécessaires pour bénéficier intégralement des droits TV. Ces exigences démontrent à quel point le sport professionnel doit désormais répondre à une exigence de performance environnementale, renforçant encore l’idée que la durabilité est devenue incontournable.
Un impact mesurable
Les enjeux écologiques dans le monde du sport se concrétisent par des chiffres impressionnants. Selon un rapport du Shift Project, le football et le rugby, tant au niveau professionnel qu’amateur, ont produit un bilan carbone de 2,2 millions de tonnes équivalent CO2 lors de la saison 2022-2023. Cela représente les émissions annuelles cumulées d’une ville comme Rennes ou Lille. Dans cette optique, chaque action compte et la nécessité de fondre les pratiques sportives dans un cadre durable se fait sentir de plus en plus fortement.
À la lumière de ce rapport, les acteurs du sport prennent conscience de leurs responsabilités. Le transport des spectateurs et des équipes sportives constitue la première source d’émissions de gaz à effet de serre, représentant environ 80% des émissions totales. Cela met en exergue l’importance d’adopter des moyens de transport alternatifs, et de travailler sur les pratiques de consommation au sein des stades.
Vers un avenir écoresponsable
La prise de conscience croissante des enjeux environnementaux au sein du monde sportif ouvre la voie vers un avenir plus responsable. L’idée que le sport peut être vecteur de changement positif est désormais bien ancrée. L’effort collectif que les organisations sportives, fédérations, sponsors et athlètes réalisent pour contribuer à la lutte contre le changement climatique témoigne d’une transformation radicale en cours.
Les bienfaits d’une approche durable vont au-delà de la simple réduction de l’empreinte carbone. En adoptant des pratiques écologiques, le monde du sport peut également servir d’exemple et encourager d’autres secteurs à en faire de même. Le sport, en tant que plateforme influente, peut donc devenir un moteur de changement pour une société plus respectueuse de l’environnement.
Il est crucial que cette dynamique se poursuive et se renforce. Établir une complémentarité entre performance sportive et engagement écologique peut favoriser une vision globale où chacun prend conscience de ses actions. En unissant leurs forces, tous les acteurs du milieu sportif peuvent placer la durabilité au cœur de leurs préoccupations.
En fin de compte, la question n’est pas seulement de savoir si le sport peut devenir durable, mais plutôt comment les acteurs concernés peuvent collaborer pour métamorphoser leurs pratiques, en façonnant ainsi un avenir qui permettra d’accueillir de prochains événements sportifs dans un cadre respectueux de notre planète.

Il y a quelques années, la simple adoption de verres en plastique réutilisables suffisait à donner une apparence « écologique » à un événement sportif. Cependant, avec l’augmentation des exigences environnementales, cette approche est désormais insuffisante. Maël Besson, expert climat et sport, souligne que « chaque événement sportif doit désormais passer par une évaluation sérieuse de son impact écologique. » Étant à l’origine d’une Charte de 15 engagements pour réduire cet impact, il affirme que cette initiative est un pas necessary pour le ministère des Sports, qui l’applique depuis 2017 auprès des organisateurs, des gestionnaires d’équipements et des fédérations.
La notion d’éco-conditionnalité prend de l’ampleur dans le milieu sportif. En juin, les fédérations ont présenté un plan d’actions au gouvernement, stipulant qu’en quatre ans, elles comptent réduire de 95 % les trajets en avion réalisables en moins de cinq heures par d’autres moyens de transport et éliminer la distribution gratuite de bouteilles en plastique. Ce changement vise à rendre le sport plus responsable face à l’urgence écologique.
Maël Besson insiste également sur l’importance du soutien des sponsors privés. Des entreprises telles que Maif, qui soutient huit fédérations sportives, ont commencé à conditionner leur financement à des critères de performance environnementale. « Si les objectifs sont atteints, il y aura perception d’un bonus », explique Yves Pellicier, président du groupe. Cela montre qu’il est possible d’inciter les acteurs du sport à améliorer leur performance écologique sans pour autant tomber dans une « écologie punitive. »
Eric Tanguy, président de la Fédération française de volley, souligne aussi l’importance de se challenger et de « donner l’impulsion » vers une pratique plus respectueuse de l’environnement. Il admet que les difficultés logistiques peuvent compliquer cette transition, notamment lors des compétitions internationales, mais il affirme qu’il est essentiel de compenser ces défis par d’autres actions.
Pour Cédric Gosse, président de la Fédération de triathlon, il est crucial de mettre sur le même plan la performance sportive et la performance écologique. Son engagement se traduit par des efforts concrets comme le tri des déchets et l’abandon progressif du plastique, des mesures d’autant plus cruciales face aux conséquences du réchauffement climatique sur les milieux aquatiques.
Les grandes entreprises sponsorisant le sport, telles qu’Orange, EDF, Accor et Sodexo, ont également pris part à l’initiative « Sport Sponsors Climate Pledge », qui liera leur soutien financier à des objectifs de réduction des émissions de carbone. EDF a par exemple appliqué cette démarche lors des Jeux Olympiques de Paris-2024. C’est un pas significatif pour intégrer la durabilité dans tous les aspects des événements sportifs.
Dans le paysage footballistique, la Ligue de foot professionnel a récemment introduit des critères sociaux et environnementaux pour l’obtention de la licence club, s’assurant que ces aspects pèsent dans les décisions financières et logistiques. Selon un rapport du Shift Project, les équipes de foot et de rugby ont généré un bilan carbone de 2,2 millions de tonnes équivalent CO2 en 2022-2023, soulignant encore l’urgence d’agir face aux enjeux écologiques.
