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L’écologie à la traîne sur les terrains : quand le football relègue l’environnement au second plan

EN BREF

  • Impact environnemental du football professionnel questionné par des fans.
  • 93% des supporters veulent plus d’efforts pour la transition écologique.
  • Le football français émet 275 000 tonnes CO2 par an.
  • Transport des supporters représente 63% des émissions de GES.
  • Hausse des matchs européens accentue l’empreinte carbone.
  • Stages d’infrastructures sportives sous contrôle des métropoles, limitant les initiatives écologiques.
  • Auxiliaire : influence potentielle de joueurs célèbres sur la sensibilisation climatique.
  • Actions récentes des clubs montrent des signes d’espoir pour une meilleure gestion environnementale.

Dans le monde du football professionnel, l’impact environnemental demeure un sujet préoccupant, souvent mis de côté au profit de la recherche de profits. Des passionnés comme Théo Fleurance dénoncent cette déconnexion entre le sport et les valeurs écologiques. Le football en France émet chaque année environ 275 000 tonnes de CO2, principalement dues aux déplacements des supporters, représentant 63% des émissions. Bien que quelques clubs commencent à intégrer des mesures écoresponsables, l’éloignement entre les décisions sportives et l’écologie reste flagrant, et les instances comme l’UEFA favorisent un calendrier de plus en plus chargé, accentuant les enjeux climatiques. Les clubs, souvent dépendants des municipalités pour la gestion de leurs infrastructures, se heurtent à des obstacles pour établir une politique environnementale cohérente. Malgré ces défis, l’engagement des joueurs et dirigeants pourrait jouer un rôle clé pour sensibiliser le public et contribuer à un changement significatif.

Dans un monde de plus en plus préoccupé par les enjeux environnementaux, il est troublant de constater que le football, l’un des sports les plus populaires au monde, reste largement en retard par rapport à son impact écologique. De l’émission de gaz à effet de serre dues aux déplacements des supporters aux choix des organisations sportives qui privilégient souvent le profit, le football se heurte à un dilemme : réussir à marier passion sportive et responsabilité écologique. Cet article se penche sur les défis environnementaux auxquels le football est confronté, sur les impacts de l’empreinte carbone de ce sport et sur les efforts, encore insuffisants, des clubs pour réduire leur impact sur la planète.

Une prise de conscience tardive

Il semblerait qu’une prise de conscience ne soit survenue qu’après des décennies de déni ou d’apathie face aux enjeux environnementaux. Pour de nombreux passionnés du ballon rond, l’amour du sport a conduit à des choix personnellement compromis, comme l’abandon des déplacements en masse vers les stades ou la non-adhésion à des abonnements premium comme Ligue 1+. Théo Fleurance, un fervent supporter du football, illustre cette désillusion par ses propres choix : « Je ne vais plus au stade, je ne suis pas abonné à Ligue 1+, et je n’achète plus de maillots. » Ces décisions radicales résultent de sa prise de conscience de l’impact massif que le football professionnel exerce sur l’environnement.

Une empreinte carbone considérable

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le Shift Project, le football professionnel français génère environ 275 000 tonnes d’équivalent CO2 par an. Ce chiffre est comparable à l’empreinte carbone de 30 000 français sur une année. L’étude fait état d’une responsabilité accrue des déplacements des spectateurs, qui représentent environ 63% des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au football professionnel en France. La stagnation des affluences stables de plus de 10 millions de spectateurs en Ligue 1 et Ligue 2 renforce cette réalité, car une majorité d’entre eux utilisent leurs véhicules personnels, contribuant à l’aggravation de la situation environnementale.

Les clubs face à une responsabilité collective

À travers son engagement auprès de l’association Football Écologie France, Théo Fleurance espère influencer le changement au sein des clubs. Cependant, il attire l’attention sur la nécessité d’une transformation radicale dans le modèle économique du football. « Le foot business devient une réalité, où les profits se substituent à des valeurs éthiques », souligne-t-il. Le sondage mené par l’organisation révèle que 93% des supporters estiment que les clubs doivent s’engager davantage en faveur de la transition écologique. Pourtant, les dirigeants de clubs semblent plus préoccupés par les résultats sportifs immédiats que par les implications à long terme de leurs actions, ce qui crée un réel frein à une politique environnementale ambitieuse.

Les conséquences néfastes des compétitions internationales

Le divertissement sportif est également responsable d’une augmentation considérable des distances parcourues par les équipes et leurs supporters lors des compétitions internationales et, plus récemment, de l’augmentation des matches au sein des clubs. À titre d’exemple, les matchs européens, qui ne représentent que 5% des rencontres totales, engendrent environ 25% des émissions en raison des voyages en avion souvent necessités par des déplacements à l’étranger. La mise en place de nouvelles compétitions, comme la Ligue Europa Conference, ainsi que de nouvelles formules de la Ligue des champions, a entraîné une inflation du nombre de matchs et, par conséquent, une aggravation de la situation.

La complexité de la gestion des infrastructures

Une autre difficulté réside dans la gestion des infrastructures, de plus en plus surveillées pour leurs impacts environnementaux. La plupart des clubs de football ne sont pas propriétaires de leurs stades, ce qui les empêche d’apporter des changements significatifs dans leur approche écologique. Manon Lombard du Toulouse FC souligne l’inefficacité à laquelle l’organisation doit faire face, en devant collaborer avec les municipalités pour mettre en œuvre des politiques écologiques. « Les freins sont nombreux », déclare-t-elle, reconnaissant que l’absence de propriété entraîne des lenteurs dans la mise en œuvre de stratégies environnementales efficaces.

Les enjeux de la sensibilisation

Un autre aspect critique concerne la sensibilisation des joueurs et des clubs aux enjeux environnementaux. Contrairement aux questions sociales ou éducatives, les problématiques écologiques restent souvent en seconde ligne dans le discours des institutions sportives. Les joueurs professionnels, porteurs d’une voix influente, pourraient avoir un impact significatif en s’engageant personnellement pour la cause écologique. Les efforts individuels d’athlètes comme Kylian Mbappé ou Ousmane Dembélé pourraient surpasser l’impact de rapports scientifiques publiés par le GIEC, ramenant les discussions sur la durabilité et le changement climatique au premier plan des discussions médiatiques.

Les initiatives environnementales en cours

Bien que l’adhésion des clubs au mouvement écologique soit encore timide, des progrès sont néanmoins visibles. Ils sont encouragés par des politiques incitatives de la Ligue de football professionnel, qui conditionnent certaines subventions à des critères environnementaux. Cette initiative pourrait constituer un pas vers un football plus durable, bien que le chemin demeure semé d’embûches et nécessite un engagement solide de la part de la communauté footballistique.

Vers une prise de conscience collective

Au-delà des résultats immédiats, il est urgent d’agir pour éviter que le football ne soit un vecteur de dégradation de l’environnement. La promotion active de politiques de transport durable, telles que le covoiturage et les mobilités douces, pourrait permettre de réduire considérablement l’empreinte carbone des spectateurs. Les clubs peuvent également s’inspirer des meilleures pratiques observées dans d’autres sports, en s’engageant à promouvoir des campagnes de sensibilisation pour encourager les supporters à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement.

Le soutien d’acteurs externes

Les acteurs extérieurs, tels que les ONG et les initiatives citoyennes, jouent un rôle clé dans cette transformation. Leur art de sensibiliser les clubs et le public à la question environnementale est essentiel. Des événements comme la Tournée de France pour le climat mettent en lumière ce besoin urgent d’une transformation culturelle dans le sport. En incitant les clubs à revoir leurs pratiques, ces initiatives fournissent des outils pour aborder l’impact environnemental des compétitions sportives.

Un futur à repenser

Pour que le football puisse avancer vers un avenir durable, il est impératif de revoir non seulement la façon dont les matchs sont organisés mais également la manière dont les acteurs de l’industrie perçoivent leur rôle. Le football a le potentiel d’être un exemple de durabilité si les clubs, les joueurs et les supporters s’engagent à tous les niveaux. Cela nécessitera une vision résolue et concertée pour ne pas laisser l’environnement en retrait sur les terrains de jeu.

Conclusion : Une voie semée d’embûches mais pleine d’espoir

Le chemin à parcourir pour amener le football à prendre pleinement en compte les enjeux environnementaux est long, mais pas impossible. Avec une volonté collective de changement et une prise de conscience croissante parmi les supporters, les clubs et les joueurs, le football peut devenir un moteur de la durabilité environnementale, démontrant ainsi qu’il est possible de concilier passion et responsabilité.

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Théo, fervent supporter de football, a décidé de tourner le dos au sport qu’il aimait tant. À 31 ans, ce Lyonnais a fait des choix radicalement différents : « Je ne vais plus au stade, je ne suis pas abonné à Ligue 1+, et je n’achète plus de maillots. » Cette rupture découle de sa prise de conscience quant à l’impact écologique du football professionnel. Pour lui, le secteur s’éloigne des valeurs écologiques et sociales qu’il défend.

Pour Théo, le foot business actuel ressemble de plus en plus à un modèle centré sur le profit, où le nombre de matchs augmente en réponse aux attentes commerciales. « On est de plus en plus sur un modèle de divertissement à l’américaine. » Ainsi, l’émotion d’assister à un match dans le stade de Gerland a laissé place à une désillusion.

En tant que responsable de l’antenne lyonnaise de l’association Football Écologie France, Théo constate que la ligue est responsable de l’émission de 275 000 tonnes d’équivalent CO2 annuelles. Ce chiffre, énoncé par le Shift Project, est alarmant : cela représente l’équivalent de 150 000 allers-retours entre Paris et New York en avion. Pour Théo, cette situation est d’autant plus préoccupante que 93% des fans interrogés croient que le sport devrait agir pour la transition écologique.

Les découverts environnementaux du football sont principalement dus aux déplacements des supporters. Ces derniers, estimés à plus de dix millions en Ligue 1 et Ligue 2, font grimper les émissions de gaz à effet de serre à 63%. Au-delà de ces déplacements, d’autres facteurs comme la construction des infrastructures et l’offre de restauration contribuent également au bilan carbone.

Les matchs de compétitions européennes agacent particulièrement les défenseurs de l’environnement. En effet, si ces rencontres ne représentent que 5% des matchs, elles génèrent environ un quart des émissions dues au transport, ce qui est inacceptable pour de nombreux supporters. Les clubs doivent alors jongler avec les exigences sportives et l’impératif écologique.

Malgré une légère réduction du nombre de matchs en Ligue 1 et Ligue 2, l’augmentation des compétitions au niveau européen exerce une pression importante sur les infrastructures et les ressources. Des matchs programmés à l’autre bout du monde, comme celui de l’AC Milan à Perth, illustrent bien les contradictions entre profit économique et responsabilités environnementales.

Ce débat sur l’écologie dans le football est d’autant plus complexe que les clubs n’ont pas toujours la main sur les décisions relatives aux stades. Les municipalités, propriétaires des infrastructures, contrôlent souvent les politiques de transport qui affectent l’accès des supporters. Manon, responsable RSE au Toulouse FC, souligne que cette situation rend difficile la mise en œuvre de politiques écologiques, ajoutant des intermédiaires dans la gestion des questions environnementales.

Le défi est de taille. Les réalisateur·ices du football sont pris dans une spirale où le performant économique prime sur l’écologique. « À chaque fois qu’un club doit faire un choix, le résultat sportif est souvent au centre des préoccupations », explique Aurélien François, maître de conférences en management du sport.

Les enjeux dépassent le seul cadre sportif ; ils engendrent des conséquences sérieuses sur la santé des joueurs face à des conditions de jeu extrêmes dues à des températures élevées et des pelouses en décomposition à cause de sécheresse. Les clubs, avec leur visibilité, pourraient jouer un rôle indéniable dans la sensibilisation à ces problématiques. Une déclaration publique d’un joueur de renom pourrait éclipser la portée d’études écologiques.

Les premiers signes d’un changement émergent cependant, grâce aux actions des clubs qui, même insuffisantes, montrent une volonté d’inclure des critères environnementaux dans leurs démarches. Cette prise de conscience reste encore au stade embryonnaire, mais des promesses de mise en place de réformes pourraient bien être le début d’une nouvelle ère pour le football et l’écologie.

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