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La Chine a-t-elle fait un bond vers une écologie durable ?

EN BREF

  • Technologies vertes comme moteur de l’économie chinoise.
  • Premier émetteur mondial de CO2 depuis 2004, avec des centrales à charbon toujours en construction.
  • Engagement vers une neutralité carbone d’ici 2060, mais des contradictions persistent.
  • Investissements de 750 milliards d’euros d’ici 2030 pour adapter les réseaux électriques.
  • Gaspillage d’énergie renouvelable dû à des problèmes d’adaptation du système électrique.
  • Impact environnemental néfaste de projets comme le mégabarrage sur le fleuve tibétain.
  • Économie fondée sur un modèle autoritaire qui peut renforcer l’intrusivité étatique.
  • Investissements étrangers accentuant une transition à deux vitesses.

La Chine a entrepris un chemin vers une écologie durable en déclarant la « guerre à la pollution » en 2014 et en s’engageant à atteindre un pic d’émissions de CO2 avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. Cependant, malgré des avancées dans les technologies vertes et des politiques pour promouvoir les énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne et solaire, de nombreux défis subsistent. Le pays continue d’ouvrir des centrales à charbon, rendant sa transition écologique controversée. La dépendance au charbon demeure, et des problèmes d’adaptation des réseaux électriques freinent l’utilisation de l’électricité propre. Par ailleurs, des projets d’infrastructure controversés et des pratiques de surexploitation des ressources naturelles soulèvent des questions sur l’authenticité de ses objectifs écologiques. En outre, la Chine exporte non seulement ses technologies vertes, mais aussi son modèle de d développement durable autoritaire, suscitant des inquiétudes quant à la durabilité de ses choix environnementaux.

Depuis ces dernières années, la Chine s’engage dans une transition vers une écologie durable, mais ce chemin est semé d’embûches. En se concentrant sur les technologies vertes, le pays cherche à atteindre ses objectifs de décarbonation. Toutefois, la réalité de sa politique environnementale révèle des contradictions préoccupantes et des défis importants, qui remettent en question la sincérité de cette transition. Cet article analyse les progressions, les obstacles et les enjeux de l’écologie en Chine, ainsi que l’impact des décisions politiques et économiques sur cette question cruciale.

Les premières étapes vers une lutte contre la pollution

La prise de conscience écologique en Chine a réellement démarré en 2014, avec la déclaration de la “guerre à la pollution”. L’pollution de l’air est devenue un problème majeur, en particulier dans les régions industrielles, comme le nord du pays et le long de la ceinture charbonnière à l’est. Cette situation est le résultat d’une croissance économique rapide, qui a atteint son pic à 14 % en 2007, permettant à des millions de Chinois de sortir de la pauvreté, mais engendrant également une aggravation des crises écologiques au niveau mondial.

Pékin a longtemps minimisé ce problème, en citant des arguments tels que la nécessité de fournir des biens à bas prix pour les marchés internationaux. Même si la Chine est devenue le premier émetteur mondial de CO2 depuis 2004, son empreinte carbone par habitant reste inférieure à celle des États-Unis. Cependant, une tendance inquiétante émerge : l’inversion de son empreinte carbone, qui se rapproche de celle des Européens.

Évolution du discours et des politiques environnementales

Le tournant a été amorcé sous la présidence de Hu Jintao avec le concept de croissance scientifique, intégré à la Constitution en 2007. Ce cadre visait à combiner développement économique et durabilité environnementale. Depuis le milieu des années 2010, un ensemble de politiques a été adopté pour lutter contre la pollution atmosphérique, offrant des résultats visibles. Depuis 2020, Xi Jinping a promis d’atteindre le pic des émissions avant 2030 et de réaliser la neutralité carbone d’ici 2060.

Cependant, une contradiction persistante demeure. La Chine continue d’ouvrir des centrales à charbon, tout en accumulant des scandales environnementaux. La question se pose alors : la transition engagée est-elle réellement écologique ou s’agit-il d’un nouveau modèle de croissance du même ordre, mais simplement revêtu d’un vernis vert ?

Made in China 2025 : Un plan industriel tourné vers l’écologie

Le plan Made in China 2025 a traduit le concept de “croissance scientifique” en politique industrielle. L’objectif est de faire des technologies vertes, telles que les éoliennes, les panneaux solaires, et les voitures électriques, le moteur de l’économie nationale. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, Pékin mise sur un soutien actif aux fabricants afin d’augmenter les volumes produits, d’optimiser les économies d’échelle et de baisser les coûts.

En parallèle, la demande est encouragée par des incitations comme des primes à l’achat et le déploiement de bornes de recharge pour les véhicules électriques. En 2023, un tiers de la consommation finale d’énergie en Chine était d’origine électrique, surpassant le quart observé aux États-Unis et en Europe, signe d’une transition vers un modèle énergiquement plus propre.

Des défis à relever dans l’adaptation des infrastructures

Malgré les avancées dans l’énergie renouvelable, la Chine doit surmonter des problèmes d’adaptation de son système électrique à l’intermittence de ces énergies. Des incitations inappropriées pour les producteurs et des lacunes dans le réseau freinent l’intégration de l’électricité verte. En 2025, près de 6 % de la production renouvelable a été gaspillée, un chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes.

Pour remédier à cette situation, la Chine a prévu d’investir près de 750 milliards d’euros d’ici 2030 pour le développement de nouvelles infrastructures électriques, de capacités de stockage, et de connexions entre les provinces. Toutefois, ces efforts ne suffisent peut-être pas à faire du pays une véritable nation écologique, surtout lorsque 60 % de son électricité provient encore du charbon.

Le charbon dans le débat sur les énergies renouvelables

Les renouvelables continuent d’être ajoutées, mais ne remplacent pas le charbon. En 2024, les nouvelles constructions de centrales à charbon ont battu des records, un phénomène qui contraste avec la tendance mondiale, qui tend à réduire l’usage de cette ressource. Cette situation est d’autant plus préoccupante que, pendant la pandémie, des pénuries d’électricité ont été utilisées pour justifier la construction de nouvelles centrales au charbon.

Pour certains analystes, la quête de sécurité énergétique devient un prétexte pour masquer des conflits d’intérêts. Bien que Pékin détermine la stratégie nationale, les autorités provinciales délivrent les permis d’exploitation, créant ainsi des disparités régionales. Les régions reliant l’exploitation du charbon, comme la Mongolie intérieure ou le Shanxi, protègent des entreprises qui continuent d’être parmi les plus polluantes, défiant ainsi les objectifs environnementaux du pays.

Des promesses à concrétiser : réduire les émissions de manière absolue

Face à la pression internationale et à la nécessité d’une réaction efficace, Pékin a récemment annoncé viser une réduction absolue des émissions. Une première pour un pays qui n’avait jusqu’alors imposé que des objectifs d’intensité carbone, qui se limitaient à restreindre le CO2 émis par unité de production. Cela indique un changement potentiel dans la voie suivie par la Chine, bien que des secteurs émetteurs comme l’acier et le ciment aient désormais été intégrés au marché carbone lancé en 2021.

Malgré cela, d’autres domaines de l’économie, telle que la chimie, continuent de se reposer sur des pratiques polluantes, la dépendance au charbon demeurant marquée. Ces contradictions soulignent la complexité des enjeux de transition énergétique auxquels la Chine fait face.

Les paradoxes de la transition: déforestation et surpêche

Outre les défis liés aux émissions de carbone, d’autres enjeux environnementaux sont préoccupants. Certaines initiatives, comme le mégabarrage sur le fleuve Yarlung Tsangpo, soulèvent des préoccupations écologiques importantes. Bien que ce projet soit censé produire de l’électricité à faible émission de carbone, il pourrait nuire à l’écosystème en amont et en aval, compromettant la biodiversité et exposant des millions de personnes à des déménagements forcés.

Par ailleurs, pour garantir sa sécurité alimentaire, la Chine semble ignorer les pratiques prédatrices de ses entreprises qui provoquent une déforestation massive, couplée à des initiatives de surpêche dans diverses régions du globe. En déforestant 400 000 hectares par an pour l’approvisionnement en huile de palme et autres produits, le pays met en péril la biodiversité tout en poursuivant son objectif de sécurité alimentaire.

Un modèle autoritaire face à la transition écologique

La quête d’un avenir durable pose également la question du modèle de développement. La Chine, en exportant ses technologies vertes, impose par la même occasion son propre modèle de développement, centré sur un État fort ayant un contrôle strict sur l’économie. Ce modèle attire des pays où la démocratie est fragile, en imposant des objectifs stricts aux gouvernements locaux pour atteindre les standards de développement.

Cependant, cette dynamique questionne l’équilibre fragile entre l’écologie et un autoritarisme renforcé. La crainte qu’un écologisme autoritaire ne soit perçu comme une forme de contrôle accrue sur la société se fait de plus en plus sentir dans le discours contemporain.

Une transition à deux vitesses sur la scène internationale

Les investissements chinois dans la transition énergétique ne sont pas uniformément répartis sur la scène internationale. En Afrique, par exemple, le continent a reçu une part négligeable des investissements dans les énergies renouvelables, alors que les capitaux affluents dans le secteur minier sont bien plus significatifs. Cela reflète une politique d’expansion qui privilégie des projets avec un retour sur investissement immédiat, au détriment de l’environnement.

Les pays riches ou en transition, en revanche, voient affluer des investissements chinois dans des projets de technologies propres, leur permettant de se décarboner. L’objectif de la Chine, à travers cette stratégie, est d’exporter ses-surcapacités tout en consolidant sa place dans les chaînes de valeur mondiales.

Les enjeux d’avenir pour la Chine dans sa transition écologique

Alors que la Chine continue d’investir dans les technologies vertes, le véritable défi réside dans la capacité du pays à harmoniser ses ambitions écologiques avec une croissance économique soutenue. L’amélioration des infrastructures et l’impulsion d’une demande adéquate pourraient être des éléments clés pour réellement transformer cette transition en succès durable.

Le chemin est encore semé d’embûches, mais il semble la volonté de se diriger vers une réelle durabilité, tout en naviguant entre les intérêts économiques et les exigences écologiques trop souvent opposées. Dans un climat global préoccupant en matière d’environnement, la Chine pourrait jouer un rôle crucial, mais seulement si elle parvient à dépasser ses contradictions internes et à mener ses efforts avec honneur et détermination.

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Il est indéniable que la Chine a entrepris un virage vers les technologies vertes. En 2020, le président Xi Jinping a posé des objectifs ambitieux, promettant d’atteindre le pic d’émissions de CO2 avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. Pour de nombreux observateurs, cela représente un engagement significatif face à la crise écologique mondiale.

Cependant, ces affirmations soulèvent des interrogations. La Chine, toujours premier émetteur mondial de CO2, continue d’ouvrir des centrales à charbon, remettant en question la véracité de sa transition écologique. Les critiques pointent que cette croissance verte pourrait n’être qu’une nouvelle version de son modèle de croissance traditionnel, sans véritable engagement envers l’environnement.

Une part importante des investissements de la Chine dans les énergies renouvelables montre un dynamisme particulier. En 2023, le pays a atteint son objectif de 1 200 gigawatts de capacités renouvelables, démontrant une capacité d’innovation et d’adaptation. Cependant, des problèmes de gestion des réseaux électriques et d’intermittence limitent encore l’efficacité de ces énergies renouvelables. En effet, une part significative de l’électricité produite est gaspillée, révélant des lacunes dans l’infrastructure.

La transition énergétique de la Chine repose également sur un modèle gouvernemental strict. Ce modèle autoritaire pourrait être un atout pour orienter rapidement les décisions vers des résultats à court terme, mais il risque également de causer des abus, notamment en matière d’expropriation des terres pour des projets énergétiques, affectant ainsi l’agriculture locale.

Enfin, la question de la durabilité est mise à mal par la manière dont la Chine s’approvisionne à l’étranger, participant à des pratiques de suralimentation des ressources dans d’autres pays, comme la déforestation et la surpêche. Ces actions soulèvent des préoccupations quant à la véritable intention de son agenda écologique, surtout dans un contexte où des mesures d’écologiques seraient négligées pour satisfaire des besoins économiques immédiats.

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